mercredi 26 mars 2014

Japon 2014 - En route pour Shosan-ji

Jour 2 :

   5h30, il est temps de se lever. Toute la nuit, il a plu en continu mais Kūkai doit être avec moi car la pluie diminue à mesure que je me prépare. Ayant l'habitude d'avoir des restaurants dans tout les coins de rue lors de mes précédent voyage, j'ai pas trouver utilise d'acheter de la nourriture la veille. Sauf que Shikoku, c'est pas Honshū. Il y a peu de restaurent ce qui m'oblige à aller dans le sens opposer au premier temple de la journée (temple 11 : Fujidera) pour trouver ma pitance pour la journée.

   Je quitte donc le refuge une heure après pour atteindre un restaurent de la chaine Sukiya à 1km. Après un bon repas (750 yen), je fais les courses pour la journée dans un SunKus (supérette alias konbini en japonais). En sortant, la pluie est de retour en augmentant d'intensité au fur et à mesure que je m'approche du temple. 
   Le Fujidera est pas mal mais c'est pas ce lieu qui est l'attrait principal de la journée mais ceux qui suit. Après avoir vider mes détritus organiques aux toilettes du temple, j’entame l’ascension pour aller au Shosan-ji (temple 12). Cette partie est considéré comme un "Henro-korogashi", une partie physiquement difficile que beaucoup de personne redoute, et c'est ça la vrai attraction de la journée. Treize kilomètre de marche dans la montagne au milieu de la forêt avec environ 1300m de déniveler positif. 
   Au début, c'est assez facile malgré les escaliers en rondin qui "casse" la marche. La brume et les petites statues le long du chemin donnent une atmosphère digne de la sage cinématographique "Histoire de fantôme chinois".  Mais très vite, le chemin devient plus raide sans jamais avoir des parties plates pour reprendre des forces. Les micro-pauses deviennent plus fréquente au point que parfois je dois faire une pause de 5 secondes toutes les minutes et cela malgré l'utilisation des bâtons de marche. A 11h, je mange (deux onigiri) dans le refuge au niveau du temple Ryūsui-an  où je profite qu'il y ai un filet d'eau qui sort de la roche pour remplir ma gourde. 3h pour faire seulement 5,5km, c'est pas bien glorieux. 

   Après la journée d'hier avec presque que du bitume, cette journée dans la nature c'est du bien. Pour l'instant, je n'ai croisé (et doublé) qu'un vieux japonais avec un gros sac usé ce qui m'étonne un peu vu que c'est tous de même une étape importante dans le pèlerinage. Je m'attendais même à voir plein de jeune faire cette journée pour le fun et l'amour de l’effort. La suite du voyage me feront comprendre une chose sur la philosophie du japonais en pèlerinage : c'est un fainéant.
   Pourquoi je dis ça ? Car dès que la route se divise en deux avec un chemin sur la route (facile) et un autre en montagne (plus difficile), presque tous les nippon vont prendre la route bitumé et cela même si c'est pas un chemin de pèlerinage (du moment que cela lui permet de rejoindre la bonne route plus tard). Un japonais préfère marcher 10km sur une national que 3km en forêt pour éviter de se taper des dénivelé (positif comme négatif). Je peux comprendre les pèlerinage en bus, taxi, etc... mais si tu le fais à pied, c'est bien pour être au plus près de ce qu'à fait Kūkai. Pourquoi "tricher" en zappant des kilomètre ? Une seul réponse me vient : le japonais aime pas l’effort s'il peut s'en passé. Je trouve cela bien dommage.
   Cette réflexion que j'aurai plus tard m'incitera à faire plus attention en montagne car je risque d'attendre des jours avant de croiser un pèlerin si je suis immobilisé à cause d'un accident.

   Peu de temps après, j'arrive au temple Joren-an qui offre un beau point de vue. D'ailleurs, si vous avez une tente, il y a suffisamment de place pour la planter (même si c'est interdit) à la tombé de la nuit. Je dis ça car n'espérer pas la mettre sur le chemin car il y a jamais assez de place et c'est bien trop raide.
   Je suis assez fatiguer, mes jambes n'ont pas l'habitude d'être aussi sollicité et mes ampoules me disent "bonjours" à chaque pas depuis le début de la journée J'ai encore 300m de dénivelé positif à faire et j'ai plus rien à boire. Mais malgré cela, je suis bien. Je prend du plaisir à être seul contrairement à la première journée qui ressemble plus à Disney land avec ces troupeaux de pèlerin en bus. Le cerveau se déconnecte de la logistique (pas besoin de "chercher" les autocollants pour connaitre sa route) et est libre de vagabonder où il le souhaite.

   J'arrive finalement à 14h40 au temple 12 en étant assez rincer. Je me jette sur le distributeur de cannette et savoure le précis liquide en regardent la rivière de chapeau chinois qui sort des monstres d'acier motorisé. Je plains ces personnes de ne pas avoir vu et vécu les mêmes choses que moi durant la journée mais en même temps, j’éprouve un certain mépris en les voyant profiter du temple sans avoir fait aucun effort sauf celui de sortir de l'argent.

   Pour la nuit, j'ai décider de dormir au camping "Cotton Field" de la ville de Kamiyama. Pour cela je descend la montagne par le chemin des pèlerin marcheur. Entre forêt de bambou  et champs d'orange, la descente fait du bien. Je passe devant une école primaire abandonnée avant d'arriver dans le centre-ville. Je profite qu'il y ai un SunKus pour acheter deux bento (pique-nique).
   Sur le chemin pour le camping, je vois un petit temple avec suffisamment de place pour mettre la tente tranquillou mais au même moment, un japonais âgée me croise et pense que je suis perdu (il doit pas y avoir beaucoup d'étranger qui passe dans le coin). J'arrive pas à lui faire comprendre que je ne suis pas perdu et il fini par faire venir son fils. Ce dernier parlant anglais et un peu français (il est déjà venu à Bordeaux) fini par me débarrassé de son père mais le fils insiste pour m'emmener en voiture au camping. Je n'ose pas refuser. Adieu mon bivouac gratuit improvisé, snif.
Cotton Field :  tel 088-676-0803 => emplacement : 1000yen et 200yen la bouche chaude de 5min
   Dans mon malheur, il y a du positif. Le fils permet de faire l’interprète avec le gérant du camping. Le gérant me signal un onsen à 600m mais j'ai bien trop mal à pied pour avoir envie de faire 1,2km de plus aujourd'hui Il est 19h30, la pluie commence à tomber, je suis le seul client du camping, la tente est montée, j'ai le ventre plein et j'ai pu prendre une douche.Il est temps de faire dodo.

Kilomètre journée : 23,48
Kilomètre total :  60,77

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