mardi 25 mars 2014

Japon 2014 - Début du pèlerinage au milieu de Tokushima

Jour 1 :

   5h30. Les portes s'ouvrent sur un petit hall sans charme et austère. De l'extérieur, la gare est grande, mais l'intérieur ressemble plus à une petite gare de quartier modeste de Tokyo malgré que ça soit la gare principale de la ville. Assis, profitant de la chaleur du lieu, j'attends mon train de 5h51 en regardant la populace. A ma gauche, un employé qui ramasse des papiers. A ma droite, un homme qui semble aussi bien perdu socialement qu'économiquement. Sûrement là comme moi à la recherche d'un peu de chaleur après les quelques heures fraiches qu'il a dû passé dehors.

   J'avais lu que Shikoku était l'île la plus rurale des quatre grandes îles et le trajet jusqu'à la gare de Bando (260yen - 18 min) me le confirme. Cela fait à peine une minute que les roues métalliques roulent que déjà je vois des rizières au travers des vitres. Malgré que 80% du pèlerinage se fasse sur du bitume, la nature est presque constamment autour de soi. Et ça, c'est vraiment appréciable. 

Temple 1 : Ryozen-ji
    Arriver au Ryozen-ji (temple 1) après vingt minutes de vagabondage (750m) en empruntant de charmantes petites ruelles ayant de chaque côté des maisons en bois qui vous font comprendre qu'ici, on est loin de la modernité des mégalopoles à néon. Je visite le temple désert en me disant que c'est maintenant que ma première aventure solo débute. Moi, qui marche peu dans l'année mais qui à vu l'intégralité des épisodes de "Seul face à la nature" ("Born Survivor : Bear Grylls" au UK et "Man vs. Wild, Ultimate Survival" au USA) au cas où ^^. 
   Une fois les accessoires à pèlerin acheté : veste, chapeau et guide-map en anglais à la boutique près du temple (ouverture à partir de 7h), je décolle à 7h15 (pour vous aider à avoir une idée du prix des accessoires, allez sur ce site web). Il me faudra que onze minutes pour faire les 900m et ainsi atteindre le temple 2. Sur la route, j'apprends à me diriger en suivant les nombreux autocollants collés sur les poteaux électriques. 

   Je vous le dis tout de suite : ne comptez pas voir en photo chaque temple car la plupart sont bof et ils se ressemblent un peu trop ce qui fait que j'ai peu de photo. L'intérêt est plus dans le chemin parcouru que les visites des temples.
Temple 2 : Gokuraku-ji
    Il est déjà plus de 8h quand j'arrive au temple 3 (2,7km du temple 2). Malgré un petit vent froid, j'enlève le polaire tellement j'ai chaud. Pour l'instant, je suis content de la préparation de mon sac à dos. Je le sens pas du tout et j'ai l'impression que cela va continuer encore longtemps.
   A mi-chemin vers le temple 4, un ancien m'offre mon 1er osettai du voyage avec une tasse de thé et une brochette sucrée. Les osettai sont des offrantes/services offerts aux pèlerins. C'est un moyen indirect pour les personnes de faire le pèlerinage en aidant le pèlerin. A Shikoku, cette pratique est très encrée dans le folklore local. C'est d’ailleurs ici qu'elle est la plus pratiquée dans le Japon. Et attention, hors de question de refuser l'osettai, cela est impoli. En plus des présent, l'ancien me dit qu'il y a un sento/onsen ayant un refuge pour pèlerin vers le temple 11. Je ne pensai pas aller jusque-là mais un onsen sur le chemin, cela se refuse pas.
Chemin entre le temple 3 et 4
     Après le temple 4 et 5, je finis par faire une pause repas vers 10h30 en achetant un bento.  Puis j’enchaine le temple 6, 7 et 8 avec une moyenne de 4km/h, je suis pas trop mal et surtout, j'ai pas mal aux pieds. Mais comme toutes les bonnes choses, cela a une fin. Avant d'arriver au temple 9, une douleur se fait sentir au niveau du talon et des doigts de chaque pied et qui plus est, j'ai l'impression d'avoir les pieds en feu. J'arrive finalement au temple 10 à 15h soit au bout de presque 8h et 28km de marche. 
Cerisier en fleur au temple 10 (Kirihata-ji)
    C'est pas tout ça mais maintenant, il faut que j'aille à mon refuge/onsen qui se trouve à 10km au Sud. J'ai mal, j'en ai marre (d'avoir mal) et les kilomètres semblent vouloir me fuir tellement j'ai l'impression de ne pas avancer sur la carte. J'arrive finalement au sento/refuge Kamonoyu à 18h (3,3km/h quand même, c'est pas si nul en ayant mal aux pieds). Au total, j'aurai fait plus de 37km dans la journée (plan du trajet ici).
   Après inscription au registre à pèlerin (a remplir à l'accueil du sento), je prend un bon bain au milieu d'une super ambiance à la Ranma 1/2 (prix sans produit d'hygiène : 500yen mais que 360yen pour les pèlerins). Contrairement au sento/onsen que je ferais plus tard, celui-ci est surtout fréquenté par les habitants du quartier. Habitants qui se connaissent tous et qui passent leur temps à rigoler comme lors d'une soirée au PMU.
Refuge Kmonoyu (appartenant au sento juste à côté)
   Comme vous pouvez le voir sur la photo, c'est pas mal pour un refuge (donc gratuit). En bonus, un homme vient me voir vers 19h et me donne une orange. Il semble faire le tour des refuges pour offrir un osettai (l'orange). C'est ainsi que se fini ma première jounée de Henro (pèlerin).

Kilomètre journée : 37,29
Kilomètre total : 37,29

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